Carnages 2 [extra small] - sound by Gauthier Keyaerts
Cette unité repose sur le traitement algorithmique de vidéos glânées sur différentes plateformes de diffusion de matériel pornographique[1]. En clair, du traitement de vidéos pornos.
L'intention qui a guidé le développpement cet algorithme vise à
Au cours des versions, le choix des sources s'est affiné, ainsi que la compréhension du potentiel de l'algorithme[2].
L'utilisation de ce type de source implique le questionnement de la place du corps des acteurs, aussi bien masculins que fémminins, dans la production pornographique contemporaine, et permet la conscientisation de la mutation de la représentation de l'acte sexuel.
Rapide retour historique.
Le cinéma porno des années 70[3] est diffusé en salles et propose une sexualité décomplexée (publique), dans laquelle les humains filmés ont le satut d'acteurs. L'apparition de la VHS et des chaînes payantes fin des années 80 et ensuite du porno en ligne fin des années 90[4], les studios modifient la manières dont ils conçoivent leurs productions. De films formatés pour les salles (tournages longs, durée du film, mise en scène, durée d'exploitation) des seventies, on arrive à des films beaucoup plus rapides et moins chers à produire, permettant le renouvellement constant de l'offre sur les plateformes de ventes. Bien entendu, il existe toujours des sociétés produisant des long métrages de bonne qualité, comme Marc Dorcel[5], et des sociétés soignant la qualité de réalisation, comme SexArt[6].
Cette mutation du modèle économique a une implication directe sur la place des acteurs dans la production de masse contemporaine. D'acteurs au sens classique, c'est-à-dire de comédiens ayant un rôle à incarner dans le cadre d'une histoire racontée au public[7], les acteurs de gonzo[8] deviennent des perfomers[9], affranchis de l'impératif de l'interprétation. Ils ne jouent plus la comédie, ils sont simplement filmés pendant leurs ébats. Ce manque de cadre narratif projette beaucoup plus abruptement les corps à l'écran. Ils sont rarement nommés et le contexte est souvent réduit au strict minimum. Le ou les perfomers sont dans une pièce indéterminée (un salon, une chambre), utilisent leur noms de scène pour discuter, quand un dialogue introduit la scène. Les situations initiales varient peu et semblent coller aux mots-clés qui seront utilisés pour les classer dans les plateformes (straight, gay, interracial, bukkake, amateur, etc)[10]. Cette forme de films est très proche du peep-show[11], pusqu'elle tente de réduire au maximum la distance entre le spectateur et le performer en lui donnant l'impression d'être présent sur le plateau.
fait évacue le fantasme, le travail de représentation mentale à accomplir par le spectateur. Cette transformation est typique d'une société hyperindustrielle, dans lesquels la pulsion prévaut sur la libido[12]. Il est logique que le secteur du film pour adulte ait été un des premiers à amorcer cette mutation, étant par sa nature hautement lié aux pulsions et bénéficiant de l'ombre sociale dans laquelle il circule.
Antoine d'Agata, Atlas
William Turner, Snow Storm: Steam-Boat off a Harbour's Mouth, 1842
Anselm Kiefer, Gehäutete Landschaft, 2016
Chu Teh Chun, Untilted - Lyrical abstraction
MLPorn by Jake Elwes, convolutional neural network
Picasso x Porn by Kyle McDonald
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