"[...], dès 1923, El Lissitzky écrit à propos de son Proun Raum: « L'espace n'est pas seulement là pour les yeux, ce n'est pas un tableau: on peut vivre desans .» Il évoque ailleurs un « praticable », un « espace de démonstration », un lieu où circuler, où faire en quelque sorte usage de l'œuvre."[1]

"Rappelons que, pour les lecteurs du Moyen Âge, le texte était comme un pays à parcourir: le lecteur suit les lettres et les mots comme le voyageur suit les pas ou les balises qui jalonnent son trajet. En revanche, pour les lecteurs modernes, le texte imprimé sur la page blanche apparaît tel que le monde a été imrpimé sur la surface d'une carte, complet et prêt à l'emploi. Suivre le plan, c'est comme naviguer avec une carte. En même temps, la carte efface la mémoire. Sans les premiers voyageurs et les connaissances qu'ils ont rapportés, cette carte n'aurait pas pu être réalisée.[...] la carte élimine toute trace des pratiques qui l'ont produites, donnant l'impression que la structure de la carte découle directement de la structure du monde (Certeau, 1980, p. 178-179; Ingold, 2000, p. 234)"[2]

  1. Pierre Leguillon, éditorial de artpress spécial Oublier l'exposition, n°21, 2000
  2. Tim Ingold, Une brève histoire des lignes, 2011, Zones Sensibles, trad. Sophie Renaut

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